Une BD vraiment sans conséquences.
J’avais beaucoup entendu parler du personnage qu’il me tardait de rencontrer. C’est chose faite et je ne suis pas certaine d’y revenir!
Décidément la trentenaire célibataire en mal d’amour est à la mode. Elle est généralement blonde et cruche, ceci explique cela peut-être, même si cela relève du poncif idiot. Velléitaire, elle est atteinte du syndrome Bridget Jones: elle pleure ses rondeurs, mais rechigne à la moindre minute sportive, s’affale mollement devant des films à l’eau de rose et accumule les calories alcoolisées. Il faut dire que l’on n’a plus que cela à faire lorsqu’on fait tapisserie dans les soirées.
Joséphine a le corps en forme de bouteille d’Orangina et c’est un vrai casse-tête pour s’habiller ou s’exhiber en maillot sur la plage. Célibataire et sans enfant, elle manque régulièrement de compagnie même si sa bonne copine Rose peut lui raconter sa vie des heures durant et accessoirement l’écouter quelques minutes. Sa boîte aux lettres regorgent plus de factures que de cartes postales et sa boîte vocale est désespérément vide. Même ses tentatives de rencontre sur Meetic semblent vouées à l’échec et ce n’est pas au bureau qu’elle a davantage d’occasions. A croire que le job de Contrôleur de gestion n’est pas glamour! Heureusement qu’il reste son chat!!!!
Ce schéma de l’échec, elle le doit à ses parents et à son éducation, c’est sûr! Du moins essaie-t-elle de s’en convaincre lors de ses séances chez le psy et de ses passages chez l’esthéticienne: « Je crois qu’inconsciemment je m’interdis d’être heureuse. »
Comme toutes les trentenaires de cette trempe, elle est aussi dotée d’un bon copain homosexuel, Cyril, mais avouons-le, celui-ci manque singulièrement d’épaisseur au fil des planches. Elle est aussi pleine de contradictions et de faux semblants. Elle peut jouer les affranchies et contester la dictature du couple, tout en déplorant son « retour à la case pizza pour une personne ». Certains diront peut-être que cela fait son charme.
Il lui arrive de se sentir transparente, notamment dans les repas de famille. Ses parents ne l’écoutent guère tandis que sa soeur , parfaite et indélicate, joue les grandes dames et excelle dans l’art de la vanne. Cette dernière affiche aussi un bonheur conjugal et maternel qui flirte avec l’indécence. Ceci explique peut-être pourquoi elle peut se montrer hargneuse et revancharde avec Mme Gigaux, sa concierge. C’est le principe, la loi, des vases communicants.
Bref, son constat est toujours le même, comme un leitmotiv ou pire une rengaine: il est vraiment temps qu’elle mette de l’ordre dans son existence et qu’elle rencontre l’homme idéal.
Bref, beaucoup de clichés, quelques gags sympathiques, des textes réduits au strict minimum, un dessin assez convenu au sens où il obéit aux règles de la caricature en vigueur dans ce type de BD. Ce qui me gêne le plus, à la longue, c’est cette image de la femme que ces albums véhiculent. Devons nous croire que la trentenaire moderne et célibataire est forcément imparfaite et connasse????