« Le loup de Wall Street » de Martin Scorsese, 2013
Le monde boursier a longuement fait parler de lui depuis un certain Jérôme Kerviel et la crise bancaire mondiale de 2008. Il a inspiré plusieurs films : depuis la fin des années 80 dont Wall Street (Oliver Stone), Margin Call (Chandor), Tarder (Leeson) ou Krach (Genestral).
Lorsqu’une pointure comme Scorsese s’attaque à un tel univers, on s’attend forcément à une vision sinon grandiose, du moins originale. Les premières minutes semblent nous inviter à une satire assez caustique. Relatant le parcours du jeune courtier Jordan Belfort, le réalisateur nous décrit les splendeurs et les misères d’un jeune loup victime de son succès tapageur.
Jordan fait ses débuts à Wall Street alors qu’il est à peine âgé de 22 ans. A 26 ans, après un licenciement brutal suite à la faillite de son employeur, il crée sa propre société : Stratton Oakmount afin de vendre du vent, des titres que l’on achète au cents. « On ne crée rien de réel, on ne construit rien », mais on s’enrichit honteusement aux dépens des petits porteurs.
Jordan est une vraie caricature. Doté d’une femme magnifique, Naomi, ex mannequin, il roule en Ferrari et autres voitures de luxe. Il accumule les maisons et s’offre les inévitable jet privé, hélico et autre yacht…Obsédé par l’argent, il flambe sa vie dans les casinos entre deux prises de cocaïne, sans parler des cachets et des substances illicites en tout genre. Entouré de ses sbires, il mène une vie de débauche totale, et les prostituées rivalisent avec les crétins.Que de bacchanales!!! La figure de style dominante est sans nul doute l’accumulation, et Scorsese verse dans une outrance d’autant plus pénible que ces excès se déroulent trois heures durant. L’indécence en tout genre finit franchement par agacer !!!
Côté casting, la prestation de Di Caprio n’est pas mauvaise, mais elle est fortement desservie par ce scénario de l’excès. J’ai beaucoup apprécié les nuances de jeu de Margot Robbie qui incarne une Naomi convaincante.
Le film, salué par de nombreux critiques, est pourtant l‘un des plus grands succès de Scorsese, peut-être suis-je passée à côté d’un chef d’œuvre…