« Fleur d’équinoxe » de Jasujiro Ozu, 1958
La scène initiale donne le ton : nous assistons au mariage relativement guindé de la fille de Monsieur Kawai. Il s’agit pourtant d’un mariage choisi et non arrangé, comme le souligne dans son discours Monsieur Hirayama qui les envie. Mais de dernier va bientôt se trouver confronté à ses propres théories et à leurs contradictions, lui qui est l’heureux père de deux filles, Setsuko et Hisako.
Wataru et Kiyoko Hirayama, ne sont pas choisis et ont fait avec. Kiyoko est restée soumise à son mari, même si ce dernier se targue d’un certain modernisme. Il se dit favorable à ce que ses filles soient responsables de leurs choix. Pourtant, il semble oublier ses propres convictions lorsque Taniguchi vient demander la main de Setsuko. Le conflit qui s’ensuit conduit Kiyoko à se réveiller….
« Fleur d’équinoxe » s ‘offre donc comme une réflexion sur les conflits de générations et surtout sur le mariage au Japon, entre tradition et modernité. Ozu porte aussi son regard sur la condition des femmes et leur place dans la société. Il permet aussi de découvrir le quotidien des familles japonaises, mais il faut savoir que le film est particulièrement lent. L’intrigue tient en quelques mots qu’Ozu dilue assez brillamment dans ses images au symbolisme fort. J’ai eu l’impression de partager thé et saké sur les tatamis. J’ai beaucoup aimé le jeu de Shin Saburi qui interprète un Wataru convaincant, j’ai eu beaucoup plus de mal avec les voix féminines, assez stridentes.