Ganesh, fils de Shiva et de la montagnarde Parvati, est doté d’un corps d’homme surmonte d’une tête d’éléphant. Les légendes le concernant sont multiples, mais l’une raconte qu’il doit ce visage étrange à la colère de son père, qui ne trouva que celle-ci après l’avoir décapité.
Ceci n’empêcha pas son père de le déclarer supérieur à tous les autres dieux.
Ganesh est un dieu à multiples facettes: il protège les voyageurs, les marchands mais aussi les voleurs, les études et les gens de lettres.
ON le considère par ailleurs comme le dieu de la sagesse, de l’intelligence et de la prospérité. Aucune prière hindoue, paraît-il, ne commence sans une invocation à Ganesh!
On fête officiellement Ganesh à Maurice depuis 1896. Cette fête est devenue si populaire qu’il s’agit désormais de l’un de ces fameux congés publics avec Diwali.
Ganesh est célébré le 4ème jour du mois lunaire d’août-septembre et les célébrations s’étalent sur plusieurs jours. Cette année, cela tombait le 10 septembre. Elle s’accompagne, comme souvent, d’une période de jeûne.
Les gens se regroupent entre amis, par quartier, à intervalles réguliers , plusieurs jours durant , pour rendre hommage à ce dieu protecteur. On chante, on danse, on prie, on effectue des offrandes.
Auparavant chaque groupe a conçu (ou fait concevoir) une statuette à l’effigie du dieu dans une matière susceptible de se dissoudre. Vous comprendrez pourquoi en poursuivant votre lecture. ON décore les maisons et les chemins, on prépare des tonnes de nourriture. Les portes sont ouvertes à tous, chacun sera nourri. On dresse un autel sur lequel on place la statuette, entourée de fleurs et d’offrandes (des fruits, des gâteaux..). On brûle de l’huile, ce qui explique l’atmosphère étrangement enfumée de certains clichés.
La dernière nuit est entièrement consacrée à Ganesh… on prie toutes les 3 heures, sans oublier danses (jakree) et chants. Une ultime cérémonie est organisée, puis une procession.
Il s’agit ensuite de conduire Ganesh jusqu’à un point d’eau. La modernité veut qu’on hisse la statuette (qui peut être volumineuse) sur un véhicule, décoré. On y place aussi fleurs et offrandes.
On se rend ensuite en convoi jusqu’au Lac Sacré de Beau Bassin. On peut opter pour une rivière ou la mer. Nous nous sommes donc rendus jusqu’à la plage publique de Flic en Flac.
Une fois Ganesh conduit sur le sable, on se livre à un dernier hommage avant de procéder à l’étape ultime : VISARJHAM, l’immersion.
On plonge Ganesh dans l’eau, comme si on le rendait aux éléments. C’est un peu comme s’il devait renaître doté de nouvelles forces protectrices. Vous comprendrez mieux la nécessité de la dissolution, vu la quantité de Ganesh offerts aux points d’eau en cette journée.
Les participants accompagnent Ganesh dans ce voyage, les plus courageux participent à l’immersion (à cette époque l’hiver austral est encore là). Tout le monde chante en choeur, sans discontinuer:
« Ganapati Bappa Morya! Mangal Moorti Morya!Purchya larshi, Lawkauja! » (Ganapati, toi qui portes chance, reviens nous vite l’année prochaine!).
S’ensuit alors un moment de partage. Les fêtes hindoues se caractérisent souvent par leur gaieté, leur convivialité et s’offrent comme un moment de convivialité. On prévoit de la nourriture en quantité, pour tous, y compris les touristes qui flânent sur la plage, les passants, les miséreux. Le plus difficile reste de parvenir à manger avec les doigts dans ces feuilles vertes (qui remplacent les feuilles de bananier d’antan) sans finir maculé.
Nous ne remercierons jamais assez la famille qui nous a si chaleureusement accueillis ce jour-là, et qui nous a permis de vivre l’expérience en son coeur. Nous aussi, nous reviendrons l’année prochaine!
Tes photos sont magnifiques, on s’y croirait! Je vais envoyer à mon homme le lien vers ton blog, ça lui évitera de baver sur mon clavier 😉
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Hi Hi ….
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